Salon de l’agriculture Imminence, l’égérie venue du Nord

Elle s’appelle Imminence et a été choisie comme égérie du Salon international de l’agriculture (SIA) 2019. « Nous sommes très fiers que la race bleue du Nord ait été retenue pour illustrer les affiches du Salon international de l’agriculture (SIA), et aussi que ce soit l’une de nos vaches, souligne Gilles Druet, à la tête d’un troupeau de cent vaches laitières, toutes de race bleue du Nord, avec son épouse Isabelle et son fils Julien. Ensemble, ils conduisent une exploitation de 116 ha en bio à Saint-Aubin (Nord).

Communiquer

Les éleveurs ont accepté de se plier au jeu de la communication. Ainsi, le jour où ils ont consacré du temps pour ce reportage, ils devaient également accueillir des journalistes de L’Express et répondre à une interview à la radio. « Nous nous tiendrons à Paris pendant les dix jours du SIA, ajoute l’éleveur de l’Avesnois. Nous avons recruté une personne pour nous remplacer et nous ferons appel au service de remplacement. C’est un investissement, mais nous sommes conscients qu’une telle occasion ne se présente qu’une fois dans une carrière. »

« La bleue du Nord est une des dernières races mixtes en France, poursuit Gilles Druet, également président de l’organisme de sélection Union bleue du Nord. Petite et rustique, elle est bien adaptée au pâturage et aux conditions climatiques du nord de la France. La race compte aujourd’hui 570 vaches inscrites sur un effectif d’un peu plus d’un millier de bêtes, à 90 % dans le département du Nord, mais aussi dans le Pas-de-Calais, la Somme et les Ardennes. Pour bénéficier d’un brassage génétique plus large, nous travaillons depuis 2011, grâce à un programme Interreg (1), avec nos confrères belges. Ceux-ci disposent d’un effectif d’environ 4 000 têtes. »

Une race mixte

Pour ce passionné, l’avantage de la bleue du Nord réside aussi dans la conformation des animaux et la qualité de la viande. « La race allaitante blanc bleu, connue pour donner des culards, est issue de la même souche que la bleue du Nord, remarque-t-il. Les deux rameaux se sont séparés, mais la bleue du Nord a gardé certaines caractéristiques et notamment celle d’une bonne épaisseur musculaire. Nos vaches produisent en moyenne 5 000 litres de lait par lactation. Nous avons tous les ans, parmi nos veaux, quelques culards. »

La famille Druet valorise ses veaux de trois semaines en moyenne à 350 €. Elle en garde pour les commercialiser en veaux de lait et en bœufs, dont une partie est vendue à la ferme, sous forme de caissettes de viande. La ferme, certifiée bio depuis 2017, est réservée à l’élevage avec 100 ha de prairies permanentes, le reste en maïs fourrage, mélange de céréales (triticale, avoine et pois) et prairies temporaires. Le lait collecté par Biolait est valorisé entre 460 et 470 €/1 000 l (100 € de mieux qu’avant).

Blandine Cailliez

(1) Programme européen visant à promouvoir la coopération entre les régions européennes.